Jean-Philippe Lannoy

Conseiller municipal LFI-NUPES de Calais et co-animateur des Insoumis du Calaisis

Territoire Zéro Chômeur Longue Durée: pourquoi pas à Calais ?

En 2016, à l’initiative de l’ONG ATD Quart monde, 10 territoires se sont portés volontaires pour expérimenter les Territoires Zéro Chômeur Longue Durée (TZCLD), prêts à proposer un emploi à toutes les personnes qui en sont privées depuis au moins un an.

Depuis 3 ans, ce sont ainsi 800 emplois qui ont été créés, financés à 70 % par les prestations sociales que recevaient auparavant les employés (RSA, chômage, etc) et le reste par la facturation des prestations rendues par les Entreprises à But d’Emploi (EBE). Car au-delà de l’aspect social parfois dramatique que représente le chômage, la privation d’emploi coûte chaque année 43 milliards d’euros en manque à gagner de cotisations, de dépenses sociales et de coûts induits.

L’innovation principale de ces EBE est le renversement de l’objectif habituel des entreprises. Pour celles-ci, le but n’est pas d’être rentable mais d’employer en CDI et de réinsérer les personnes dans le monde de travail. Ainsi, ce sont les entreprises qui s’adaptent aux profils des candidats et pas l’inverse.

Pour une bonne réussite de ce genre de projet, une connaissance fine du territoire est indispensable afin d’apporter des solutions à des besoins non pourvus, et non viables économiquement pour éviter la concurrence avec des entreprises traditionnelles déjà implantées.

Avec un taux de chômage aux alentours de 14,6 % à Calais, on peut estimer qu’il y a environ 7 000 personnes en situation de chômage longue durée. Même si l’expérimentation ne vise pas d’un coup de baguette magique à donner un emploi à toutes ces personnes, ce
sont plusieurs centaines de chômeurs qui pourraient à terme, être remis sur les rails de l’emploi, gagner un SMIC en CDI et sortir parfois de la misère. N’oublions pas également les retombées économiques pour la ville avec des habitants qui verraient leurs revenus sensiblement augmenter.

Je pense donc qu’il serait judicieux que Calais fasse partie de cette nouvelle phase d’expérimentation. Pour ce faire, j’ai envoyé une lettre ouverte à Natacha Bouchart en mai 2019 restée sans réponse. Deux mois plus tard, un article reprenant cette proposition était publié dans le Nord littoral.

Lors des municipales 2020, nous avons intégré cette proposition dans le programme de la liste Respirer Calais 2020. Qu’elle ne fut pas notre surprise lorsque nous avons découvert quelques semaines plus tard que Natacha Bouchart aussi !

Qu’importe l’origine des bonnes idées, pourvu qu’elles soient correctement mises en œuvre. J’y serais particulièrement attentif.


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